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La francophonie : comment les langues et les cultures africaines sont asphyxiées.

par Akodien 23 Octobre 2008, 01:31 Opinions

C’est du 17 au 19 octobre 2008 à Québec, que se tient le XIIème sommet de la sulfureuse Francophonie, organisation néocoloniale tenue d’une main de fer par la France et certains de ses amis notamment le Canada, une partie de la Belgique et une partie de la Suisse. Malgré un climat de tempête financière, cette rencontre, à laquelle d’ailleurs les valets africains participent comme toujours, confirme que la clientèle africaine, quelle que soit la situation du marché, reste fidèle aux galéjades francophones. La présence d’immenses délégations africaines à ce sommet démontre à merveille que les vassaux africains ne savent même pas de quoi l’Afrique a besoin, surtout en ces temps de crises où la logique aurait voulu la rupture avec les différents instruments de domination au service des pays occidentaux. Que dire encore de la présence de Kufuor, président du Ghana, pays d’héritage colonial anglophone, qui se présente aussi parmi les canailles francophones africaines ! Sinon, que la faune s’étend bien !

Le grand Diouf, Secrétaire général de la Francophonie, dominant largement les 155cm talonnettes comprises du petit Bongo, sait parfaitement que tous ces clients africains sont des voleurs de suffrages démocratiques et des assassins. Mais il sait aussi que lui-même, à l’époque de sa présidence au Sénégal, avait aussi fait partie de cette bande de guignols assoiffés de sang et de gadgets.

Voilà que des nègres, incapables de promouvoir leurs propres langues et leur propre culture - qu’ils ne connaissent d’ailleurs même pas - s’agitent et se présentent en rang pour porter la langue et la culture de leur maître. Ces jongleurs maléfiques, véritables instruments alternatifs de colonisation, trépignent de joie dans leur participation à la dévastation de la société africaine. L’œuvre coloniale est ainsi gaillardement assurée.

D’ailleurs, Sarkozy le roi des français, n’a même pas perdu son temps à ce sommet, car sa visite chez Bush pour parler de la crise financière, est évidemment bien plus importante que la prétendue promotion de la langue et de la culture françaises. Les nègres vont se charger des tâches promotionnelles. Les chiens étant toujours prompts à prendre des initiatives de chasse pour ramener les proies à leur maître. En visitant le sommet francophone au pas de charge, Sarkozy au moins sait distinguer l’essentiel du superflu ; en fin de compte, il assure les deux à la fois en sous-traitant le second aux métayers nègres.

On peut virevolter dans tous les sens, on peut inventer les thèmes les plus actuels lors de ces sinistres carnavals, et surtout on peut engager des milliards d’euros pour polir l’image de ce machin. On peut utiliser des tonnes de savon pour laver cette machine, son odeur nauséabonde reste dans la conscience africaine, car elle ne fait que soutenir via ses missions d’observateurs électorales, les mascarades électorales en Afrique et les massacres qui s’en suivent.

Culturellement, la francophonie étouffe et tue les langues négro-africaines au quotidien. Dans les pays africains, il est interdit de parler sa langue maternelle à l’école, et le délit est sévèrement sanctionné. Quel pays africain n’a pas connu ce qu’on appelle le SIGNAL : ces objets qu’un élève doit s’attacher au cou s’il commet le crime de parler sa langue maternelle. Qui a oublié les raclées pour avoir osé parler sa langue maternelle ?

La Francophonie a tué la littérature africaine. Les auteurs africains sont quasiment absents du marché littéraire européen francophone. Mais à l’inverse, les livres français pullulent en Afrique. Les médias français, notamment RFI et TV5, sont largement diffusés en Afrique pour assurer le Service Après Vente. Ainsi, ces médias inondent l’Afrique d’idées et d’images destinées à écraser la culture africaine et à la dénigrer. De ce fait, pour s’informer sur l’Afrique, des millions d’africains sont obligés d’écouter Radio France Internationale et de se référer à des agences comme l’Agence France Presse, Reuters et autres. Ce sont les seuls canaux disponibles. D’ailleurs ce sont les seuls qu’on crédite. C’est ainsi que, dans une logique purement idéologique, les informations sont « traitées et masterisées » avant d’être retransmises aux Africains, qui, dans une large proportion, ne savent pas encore qu’ils consomment ainsi des produits hautement toxiques.

Tel un cancer qu’on ne peut combattre, la francophonie se propage et atteint la jeunesse africaine de plein fouet, à travers des associations et des organisations dites de la société civile. Le comble, c’est que ce sont ces jeunes qui assurent la pérennité de ce qu’on peut appeler le bras politico-culturel de cette para ONU Françafricaine, en acceptant des miettes de financements en échange de la promotion de la démocratie, du dialogue et du développement, concepts nébuleux dont se sert la machine francophone pour brouiller les esprits. Elle réussit même à noyauter la jeunesse africaine en instituant les Conseils nationaux de jeunesse (CNJ) comme seul interlocuteur de la jeunesse auprès des dictateurs africains. L’objectif de ces CNJ est en réalité de fondre tous les mouvements de jeunesse dans un creuset en vue de casser une contestation juvénile sans cesse croissante en Afrique aujourd’hui.

Pendant que les pions-gouvernants africains promeuvent activement les langues d’autrui, les langues africaines, elles - décrétées vernaculaires, ou patois, ou encore dialectes - ne sont en aucun cas reconnues dans les pays occidentaux, membres de la francophonie. On s’indigne lorsque les africains parlent leurs langues dans les rues des pays occidentaux. La presse ne manque d’ailleurs pas de relayer la frustration des populations locales qui se font casser les tympans avec les « langues de singes » qui les inondent. La francophonie est-elle active contre ce genre de choses ? Non !

Quant aux satrapes africains, ils ne pensent même pas à une langue africaine qui doit porter l’unité africaine qu’ils prétendent construire. Quand on les voit si actifs dans le soutien du français ou de l’anglais, on ne peut s’empêcher de leur demander à quand un sommet sur le swahili ou le bambara !! Ils n’y pensent même pas, ces cancres démagogues qui adorent pourtant les sommets et les réunions spectacles où ils se livrent à de véritables défilés de modes. A quand un sommet africain avec pour invités les dirigeants occidentaux pour la promotion des langues africaines dans le monde ? Et dire que l’esclavage et la colonisation ont soi-disant pris fin !

Consciente d’ailleurs des puanteurs de la francophonie, la ministre des Relations internationales responsable de la Francophonie au Canada, Monique Gagnon-Tremblay, ne se cache pas pour déclarer lors de la cérémonie de passation des pouvoirs de la présidence de la Conférence ministérielle de la Francophonie, que la Francophonie souffre d’un déficit d’image et que sa réalité, complexe et multiple, est mal comprise chez nous comme ailleurs. Elle rajoute que nous avons le devoir d’offrir au monde l’image d’une organisation sensible aux préoccupations des citoyens, en phase avec les besoins de notre époque, soucieuse d’efficacité et de résultats.

En clair, les «francofauves» ne travaillent pas pour transformer la réalité des populations. Au contraire, il faut leur offrir une image de sensibilité à leurs préoccupations. Et, la communication-propagande sachant que l’image est plus importante que la réalité, on comprend alors aisément pourquoi à Québec, on lie la promotion de la langue française à la gouvernance et la démocratie, ainsi qu’à la promotion de l’environnement. Ça fait neuf et propre, l’environnement et la démocratie, n’est-ce pas ?

Peu importe le temps que cela prendra. La maison francophone est appelée à disparaître pour une véritable renaissance de l’Afrique, aujourd’hui encore engluée dans les marécages du néocolonialisme, infestés de caïmans et de tyrannosaures. Mais en attendant ces temps-là, commençons à nous mobiliser, à nous organiser et à révéler aux yeux de nos populations la vraie nature satanique de cette machine qu’est la francophonie.


Rodrigue Kpogli, Sécrétaire Général de la JUDA

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