Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Medecine Man!

par Akodien 20 Juin 2007, 12:56 Nouvelles du jour

Kouchner.jpgÉlu président de la France, le 6 mai dernier, Nicolas Sarkozy a pris fonction à l’Élysée, dix jours plus tard. Le 17 mai, il nomma au poste de Premier ministre (PM) François Fillion dont la mère est cousine à Dominique de Villepin, son prédécesseur. Gouvernement de famille? Certes, mais pas celle de sang. Une famille politique? Non plus, puisque, sur ordre de Sarkozy, tourné vers l’extrême droite, le PM Fillion est allé pêcher quatre grosses personnalités de la gauche, dont Bernard Kouchner (BK), proposé au Quai d'Orsay, siège du ministère des Affaires étrangères. Sans hésiter, BK a accepté l’appel de Sarko, bien qu’il ait soutenu Ségolène Royal durant la présidentielle et ait été, dix ans durant, un ministre socialiste.
Bernard Kouchner est reconnu pour être le plus populaire des 13 fondateurs, en 1971, de l'organisation Médecins sans frontières (MSF), une ONG internationale à but humanitaire et récipiendaire du prix Nobel de la Paix, en récompense, selon le Comité Nobel, du combat de ladite organisation en faveur de l'ingérence humanitaire (IH). Curieusement, MSF a reçu ce prix en 1999 pour une cause qu’elle qualifie de “politique” (et non d’humanitaire) et à laquelle elle refusait de s’identifier depuis 20 ans. Entre-temps, BK était parti de MSF depuis 1979 et, initiateur de l’IH, il avait créé, en 1980, Médecins du Monde (MDM) qu'il a présidé jusqu'en 1988. BK, le médecin en gastro-entérite, porte encore aujourd’hui sur ses seules épaules un passé illustre, mais partagé, et surtout ne lui appartenant plus. Celui de leader de MSF. À cet égard, l’actuel président de MSF, Jean-Hervé Bradol, a dû faire une mise en garde à BK, après la publication du gouvernement Fillion, à l’effet que “M. Kouchner fait en permanence référence à MSF, une organisation qu'il a quittée, il y a 28 ans”, notant que “Bernard Kouchner a prôné dans le passé une intervention militaire pour résoudre des crises et s'est fait l'avocat du "droit d'ingérence", deux prises de position, dit-il, contraires à la philosophie de MSF” (Cf. Le Monde, 23/5/07). Pas surprenant que l’image d'humanitaire de BK suscite parfois la polémique, car le nouveau locataire du Quai d’Orsay n’est pas ce que l’on croit. Le monde se trompe sur lui en ne retenant de lui que le secrétaire d'État français à l'Action humanitaire ou l’Administrateur civil du Kosovo pour les Nations unies de 1999 à 2001.
Commencer à connaître BK, c’est prendre connaissance de l’extrait, ci-après, de son discours d’entrée en fonction en mai dernier : “Ce qui avance le plus, c'est peut-être la perspective, le rêve européen. Je pense que ce sera notre détermination première, malgré le reste des urgences. La France a un rôle particulier à jouer dans le monde. J'espère que nous continuerons à le faire”. Donc à ne pas se méprendre, BK se sent redevable avant tout à l’Europe. De plus, information méconnue, Nicolas Sarkozy et Bernard Kouchner sont les seuls Français membres du “Groupe Bilderberg”, une des confréries discrètes, appelées aussi sociétés secrètes (SS), affiliées au “Gouvernement mondial” ésotérique dirigé par le groupe parrain dénommé “Illuminati”. Des SS dont l’objectif est de construire l’unité de l’Occident, à l’origine contre l’expansion soviétique, aujourd’hui étendu à l’aversion contre toute velléité d’indépendance des non-Occidentaux, en général.
À ce propos, la politique de rupture de Sarkozy avec la Chiraquie colonialiste semble se marquer dans la matérialisation accrue des couloirs humanitaires. En fait, une politique consistant d’abord à demander une trêve militaire aux belligérants, le temps d’établir un pont d’accès aux réfugiés traqués en zone de guerre. Ensuite, les apatrides repus de riz estampillés de l’empreinte des donateurs sont abandonnés de nouveau; sous les feux nourris de l’armée libanaise dans le cas des 40 mille femmes, enfants et vieillards du camp de Nahr al-Bared situé dans le nord du pays ; dans le cas du Soudan, sous le refrain humaniste “Il faut sauver le Darfour” des intellectuels et artistes de l’Hexagone, pour donner voix aux résolutions 43/13 (1988) et 45/100 (1990) de l’ONU, lesquelles ont donné corps aux modalités de la mise en place des “couloirs d'urgence” initiés par BK, le French Doctor. Sauver le Darfour, c’est l’urgence de sécuriser ses puits de pétrole avant toute autre considération plus médiatisée.
C’est dans le sens de cette philanthropie inhumaine que BK a conseillé ceci à la Côte d’Ivoire : “N'allez pas, Messieurs les Ivoiriens, vous détruire sans vous parler avant de mourir” (Cf. Le Patriote 25/5/07). En clair, un génocide planifié pour le pétrole ivoirien. Puis, en marge de la cérémonie d'investiture du président malien Amadou Toumani Touré, le 7 juin dernier, BK a rencontré, à Bamako, le Premier ministre ivoirien Guillaume Soro et le président du Burkina Faso Blaise Compaoré, facilitateur dans la résolution de la crise ivoirienne. Avec condescendance, BK a osé déclarer que “la France réclame de l’Accord politique de Ouaga (APO) des élections contrôlées, libres, selon les critères internationaux”. Lesquels? Silence.
Mais, le 12 juin dernier, sous la présidence de Compaoré, le Cadre permanent de concertation (CPC) a donné suite aux désiderata de BK en maintenant, en Côte d’Ivoire, le poste du Haut représentant de l’ONU pour les élections, à l’encontre même des dispositions de l’APO. Certes, il est encore trop tôt de parler de résurrection de la Françafrique, mais l’ingérence française semble renouvelée et rénovée. Les va-et-vient et la frénésie de certaines personnalités politiques indiquent tout aussi clairement que sont redevenus actifs les relayeurs ivoiriens des nouveaux déstabilisateurs de l’Élysée.
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
commentaires

Haut de page