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Le LION est mort ce soir.

par Bacary Goudiaby 8 Mai 2012, 02:30 Nouvelles du jour

Jules-Bocande.jpgL'ancien international sénégalais, Jules Bocandé, est décédé lundi des suites d'un accident vasculaire cérébral. L'ancien attaquant du FC Metz, du PSG et de l'OGC Nice avait 53 ans. Hommage à un grand du football africain.

Trois jours après l’annonce du décès de Rashidi Yekini, c’est un autre grand footballeur africain de la fin du siècle dernier qui raccroche à jamais ses crampons. Jules Bocandé nous a quittés des suites d’une intervention chirurgicale. Annoncée d’abord par la radio RFM, la nouvelle a malheureusement été confirmée ensuite. L’attaquant, victime d’un accident vasculaire cérébral, était âgé de 53 ans. Joueur spectaculaire autant qu’efficace, personnage fort en gueule et pas avare en gestes de classe, coqueluche de Saint-Symphorien puis du Stade du Ray, Jules aura brillé une bonne douzaine d’années durant en club comme en sélection. Sa longue crinière, son instinct de tueur, sa mentalité de guerrier, celui qui naquit à Ziguinchor les promena d’abord au Casa Sports, à la fin des années 1970, avant d’aller tenter l’aventure en Belgique.

Joueur au sang chaud, noceur, entier et toujours prompt à défendre ses coéquipiers contre ce qu’il percevait comme des injustices. Lors de la finale Jeanne D’Arc de Dakar contre l’équipe du Casa Sport, Bocandé crut bon de se faire justice lui-même suite à un pénalty sifflé, frape et raté. C’est lorsque l’arbitre décida de le faire tirer à nouveau que le match bascula. Jules François Bertrand Bocandé envoya ainsi au tapis Bacary Sarr qui officiait lors de ce match. C’et ainsi qu’il écopa d’une susênsion à vie.

Qu’à cela ne tienne. Jules Bocandé fit les beaux jours de Tournai (1980-82), puis de Seraing (1982-84), en Belgique, avant d’être repéré par les clubs français. Avec le FC Metz, il devient meilleur buteur du Championnat de France (23 buts sur la saison 1985-86), avant d’être transféré au Paris Saint-Germain, et surtout à Nice, donc, où il deviendra l’attaquant emblématique de la fin des années 1980 et du début des années 1990, aux côtés du grand Robby Langers, inscrivant 24 buts en 98 matches de D1 au cours de saisons émaillées par les blessures et… les exploits. 

L’idole quittera la Côte d'Azur en 1992, et terminera sa carrière de joueur professionnel là où il l’avait commencée, en Belgique, à Alost cette fois. En sélection, il raccrochera les crampons l’année suivante. Quatorze années durant, il aura porté la tunique des Lions de la Teranga. En 1986, il sera le joueur clé de la qualification de son pays pour CAN en Égypte, grâce à son triplé contre le Zimbabwe (3-0), ce qui permettra au Sénégal de participer à une phase finale après dix-huit ans d'absence. Il atteint avec son équipe les demi-finales de la CAN 1990 en Algérie et les quarts de finale de la CAN 1992, à domicile, bouclant ainsi la boucle d’une jolie carrière. Sa reconversion le vit d’emblée prendre en main les destinées de l’équipe nationale, en 1994-1995, avant, dans les années 2000, d’intégrer l’encadrement des Lions. Resté très chaud, on se souvient notamment de son pétage de plomb lors de la CAN 2004, au cours d’un Tunisie-Sénégal de légende, dans le brouillard et les fumigènes d’un Radès chauffé à blanc.

Je ne saurai finir cet article sans m’impliquer personnellement dans cet hommage à celui que la planète football pleure aujourd’hui. Tonton, puis « Grand Jules » était pour nous une référence. Nous l’avions aimé lorsqu’il nous qualifiait des bouts de ses rastas marquant trois buts de la tête pour qualifier le pays qui l’avait banni. Nous l’avions aussi détesté lorsqu’en demi-finale, il maquait le tir au but face aux Éléphants amenés par le capitaine Gadji Céli. C’est cela le destin des grands hommes d’exception. Car comme le disait son coéquipier Ousmane Ndiaye « Compliqué » : La France a Zidane, nous avions Jules Bocandé.

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