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Ils veulent chausser les bottes du géant

par Akodien 7 Novembre 2007, 00:04 Opinions

Alpha-Konare.jpgIl y a enfin des gens pour la succession d’Alpha Omar Konaré à la tête de la présidence de la Commission de l’Union africaine (UA). En effet, depuis hier 4 novembre. Six candidatures sont donc annoncées.

Au nombre de ces candidats figure une femme, Antoinette Batumubwira, l’actuelle ministre des Affaires étrangères du Burundi. Elle est suivie, dans le bloc francophone de Jean Ping, le ministre des Affaires étrangères du Gabon. La candidature de ce dernier a reçu le soutien des pays d’Afrique centrale lors du dernier sommet de la Communauté économique des pays de l’Afrique centrale (CEEAC).

Du côté des anglophones, la Zambie met sur les rangs son ambassadeur aux Etats-Unis, Inonge Mbikusita Lewanika, qui fut candidate à la présidentielle zambienne de 2001.

Le Swaziland avance le nom d’un de ses anciens Premiers ministres, Barnabas Sibusiso Dlamini qui occupe depuis 2003 la fonction de membre du Conseil du roi.

Candidat également au fauteuil de Konaré : le Sierra-Léonais Abdulai Osman Conteh. Ce juriste, qui a été vice-président de son pays, est actuellement à la tête de la Cour suprême de Bélize, en Amérique centrale.

Le sommet de janvier devra aussi se pencher sur la candidature de l’ancien président de Maurice, Cassam Uteem, qui peut se prévaloir d’une situation charnière entre blocs francophone et anglophone.

L’occupant actuel du fauteuil de la présidence de la Commission, faut-il le rappeler, n’est pas candidat à sa propre succession. Il l’avait d’ailleurs exprimé depuis longtemps.

Maintenant que l’identité des poulains des pays postulants est connue, l’interrogation qui taraude plus d’un observateur de la scène politique africaine, c’est de savoir qui suppléera valablement Alpha Omar Konaré à la présidence de l’organe exécutif de l’Union africaine ? Surtout quand on sait qui est l’ancien président malien.

En effet, professeur d’histoire et d’archéologie, il s’est forgé une notoriété de démocrate et de panafricaniste pendant son passage à la tête de l’Etat malien, de 1992 à 2002 ; soit deux quinquennats à l’issue desquels, conformément à la Constitution de son pays.

C’est donc presque fraîchement débarqué de la présidence du Mali qu’Alpha Omar Konaré a été porté à la tête de l’organe exécutif de l’UA. Dans cette nouvelle mission, on l’aura vu sur tous les fronts de conflits, l’entendu sur les tribunes internationales donner, au nom du continent, sa position sur tous les dossiers brûlants. A cela, il faut ajouter la mise en marche de la plupart des organes de l’UA. On se souviendra également ses farouches prises de position dans certains dossiers.

Ce qui lui a valu des démêlés quelques chefs d’Etat comme le Nigérian Olesegun Obasanjo et le Soudanais Omar El Bechir dont la candidature à la présidence de l’UA n’a pas reçu sa caution. On estimait qu’il se comportait comme s’il avait toujours le statut de chef d’Etat. Malgré tout, cela enlève en rien, pour une majorité de l’opinion internationale, les qualités de l’enfant terrible des berges du Djoliba.

Qui donc des candidats ci-dessus cités aura la trame d’Alpha Omar Konaré ? Aura-t-il la trempe de son prédécesseur ? Pourra-t-il changer quelque chose dans la vie de l’Union ? Ce sont là entre autres interrogations que l’on est en droit de se poser aujourd’hui, à quelques du prochain sommet de l’UA, du 31 janvier au 2 février 2008, au cours duquel sera désigné le successeur de Konaré. Le moins qu’on puisse dire, le plus grand défi est cette succession même.

Et sans sous-estimer les six aspirants au fauteuil de l’UA, il faut reconnaître que, quel que soit le candidat qui sera élu, il est difficile de trouver un héritier de la trempe d’Alpha Konaré à la tête de Commission. Et il ne faut pas se leurrer, les éternels problèmes, notamment la lourdeur dans le fonctionnement de l’organisation et les cotisations, demeureront.

Par ailleurs, nombre de gens regrettent qu’à la date du 30 octobre 2007, dernier délai, de dépôt des candidatures, on n’ait pas enregistré celles provenant de personnalités d’envergure continentale, à l’image de l’ex-dirigeant ghanéen, John Jerry Rwalings ou encore de l’ancien président mozambicain Joachim Chissano.

Ces deux-là au moins, à l’instar de l’historien malien, présentent des atouts importants, pour avoir été chefs d’Etat. Et fort de ce capital, en termes d’expériences, ils auraient pu rallier beaucoup de pays à leur ambition. En attendant de connaître celui qui accédera à la présidence de la Commission de l’Union africaine, on peut dire que les six postulants viennent pour chausser les bottes du géant Alpha Omar Konaré.

Des candidats pour le vice
A expiration du délai de dépôt des candidatures, il n’y avait pas de nouveau candidat pour le poste de vice-président de la commission. Pour assurer la succession du Rwandais Patrick Mazimhaka, le sommet d’Addis -Abeba aura à choisir entre l’Egyptien Khair Eldin Abdel Latif et le Kenyan Erastus Mwencha.


Dix candidatures supplémentaires ont enfin été transmises pour les postes de commissaires. La plupart des commissaires sortants (6 sur les 8) se représentent.

Le diplomate algérien Saïd Djinnit, actuel commissaire chargé de la Paix et de la Sécurité, ne postule finalement pas à un nouveau mandat.

Il y a au total sept candidats pour le poste de commissaire à la Paix et à la Sécurité, onze pour les Affaires politiques, quatre pour l’Infrastructure et l’Energie, sept pour les Affaires sociales, dix pour les Ressources humaines, la Science et la Technologie, quatre pour le Commerce et l’Industrie, six pour l’Economie rurale et l’Agriculture, cinq pour les Affaires économiques.

Comme on peut le constater, le sommet de l’UA à Addis-Abeba présente des enjeux majeurs pour le continent car, il va doter l’Organisation panafricaine de nouveaux dirigeants qui régenteront la politique continentale à cette époque de grandes mutations internationales.
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