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DSK, Directeur Général du FMI, un deal sur le dos des Africains

par Akodien 12 Juillet 2007, 17:01 Opinions

Photo-Cheikh-Sidiya-DIOP.jpgDominique STRAUSS-KAHN surnommé DSK est Candidat de la France et de L’Union Européenne pour occuper la prestigieuse fonction de Directeur Général du Fonds Monétaire International. Possédant un lourd bagage intellectuel, DSK est Diplômé de l’Ecole des Hautes Etudes Commerciales(HEC), de l’Institut d’Etudes Politiques de Paris (IEP), Docteur d’Etat ès Economie et Agrégé de l’Enseignement Supérieur. Compétent et expérimenté, DSK est aussi Professeur des universités, Titulaire de chaire et Avocat d’affaires à la Cour. Politiquement, c’est un éléphant du Parti Socialiste Français qui a été plusieurs fois Ministre, Député et Maire. En toute Honnêteté, le Professeur STRAUSS-KAHN est un professionnel reconnu et correspond au profil idéal pour servir ce poste.

 Pourquoi l’Afrique et les pays en développement doivent-ils s’opposer à ce choix ? Par principe, le vieux continent doit remettre en question le gentlemen's agreement passé entre Américains et Européens, qui veut que le Directeur du FMI soit un Européen et celui de la Banque Mondiale un Américain.  Ce partage de rôles dit ancien qui ne se justifie point est révolu et doit être purement aboli. Le Fonds Monétaire internationale n’est pas un monopole de la France qui l’a dirigé pendant trente deux ans sur les cinquante deux de fonctionnement de cette Institution. Il nécessite de réadapter sa constitution  antidémocratique, despotique, censitaire et inféodée. En effet, les Etats-Unis possèdent  17,50 % des parts de vote et ont toujours la majorité absolue en s’alliant avec l’Allemagne 6,1 %, la Grande Bretagne et la France respectivement 5% chacune, l’Italie 3,3 % et le Canada 3 %, contre le Japon, la Chine et la Russie qui possèdent respectivement  6,3%, 3,3% et 2,8% des voix. Ce qui est injuste, puisque le Fonds Monétaire International compte 185 pays membres. Cette inégalité interpelle non seulement une question d'équité  mais aussi de partialité. Pour une exigence de la transparence, le  poste stratégique de Directeur Général du Fonds Monétaire International ne doit pas être désigné sur des critères politiques ou géographiques mais plutôt  de compétences et d’intégrités  ou doit être choisi par un comité d’experts. 

De plus, DSK a été mis en cause pour des affaires judiciaires comme la MNEF et ELF, liées à l'exercice de sa profession d'avocat. Malgré sa démission du Gouvernement  et les non-lieux prononcés à son égard, il n’a jamais relaté une version claire des faits qui lui étaient reprochés. 

Pourtant la France ne manque surement pas d’Economistes, de Monétaristes, de Financiers irréprochables et chevronnés tels que le Professeur Christian DE BOISSIEU, le Professeur Christian BORDES, ou Jean Claude TRICHET qui peuvent remplir pleinement cette fonction. Pis, avec ce parachutage, la France instrumentalise une institution mondiale pour solder sa politique intérieure. Cette fonction exigerai de DSK à s’exiler pendant cinq voire dix ans à Washington. Cette manœuvre du Président Nicolas SARKOSY vise, par sa politique d’ouverture, à casser le Parti Socialiste Français mais aussi à éloigner un rival potentiellement dangereux pour 2012.

 Force est de constater que de nos jours, le Fonds Monétaire International ne remplit  plus son rôle d’institution neutre conçue pour fournir des crédits volumineux aux économies délabrées, tronquant ainsi le premier article de ses statuts : « Encourager la coopération monétaire internationale; faciliter l'expansion et l'accroissement harmonieux du commerce mondial; promouvoir la stabilité des changes; aider à établir un système multilatéral de paiements; mettre temporairement, moyennant des garanties adéquates, ses ressources générales à la disposition des États membres qui font face à des difficultés de balance des paiements ».

 

Autrement dit, elle faillit à sa responsabilité d'assurer la stabilité du système financier international et l’émergence économique. Au contraire, elle cautionne, étouffe et camoufle la mondialisation qui n’est  rien d’autre qu’un système d’exploitation et de distribution très inéquitable avec un  processus ne conduisant pas à une intégration des flux commerciaux, des ressources scientifiques et technologiques, des systèmes productifs et des marchés financiers. D’après les plans de relances du Fonds Monétaire International et qui se sont soldés par un résultat médiocre, les pays en développement  doivent orienter leur économie vers le commerce international, se désengager dans les secteurs publics et parapublics, et privatiser les sociétés productives à des multinationales Etasuniennes, Canadiennes ou Européennes.

 

Or, l'Afrique est escroquée, marginalisée dans le jeu du commerce international où sa part des échanges constitue 1,2 % du marché mondial unifié. Le vieux continent exporte vers le Nord des matières premières contre des technologies, des produits manufacturés et une partie des céréales de base. Ces termes de l’échange entre le Nord et le Sud sont antagoniques parce que les prix des matières premières sont cotés sur les marchés boursiers de Wall Street, Chicago et de la City, et ne cessent de baisser constamment, contrairement aux cours des produits manufacturés. En conséquence, l’Afrique se voit disqualifiée par des fluctuations extérieures, à vendre ses matières premières sans valeur ajoutée, accentuant le déficit de sa balance commerciale qui passe de 600 millions de dollars en 1990 à prés de 25 milliards de dollars en 2005. Par exemple, une économie agricole à 70 % comme le Sénégal et qui exporte 90 % de ses produits primaires subit un désavantage des chocs externes. Le président Hugo Chavez a eu raison de retirer le Venezuela  de la Banque Mondiale et du Fonds Monétaire International  en les qualifiant de "mécanismes de l'impérialisme" destinés à exploiter les pays pauvres.  Les pays Africains doivent suivre l’exemple et mener une fronde  contre les Institutions de Bretton Woods. Rien que les quotes-parts du  Japon 6,3%,, de la Russie 2,8%, de la Chine 3,3%, de l’Arabie Saoudite 3,3% , de l’Afrique entière 4,3 % et de l’Asie, peuvent  créer une crise du Fonds Monétaire International et imposer une réforme en profondeur ou une refonte totale. 
 

Par Cheikh Sidiya DIOP
Analyst Auditor
JJW Hotels & Resorts (France)
Consultant en Economie Internationale
Panafricaniste et Membre du Club E-Réflexion
Secrétaire General de la Ligue des Masses/ Mouvement pour Sauver le Sénégal

 

 


 

 

 

 

 

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