Le Boycott : Un acte antidémocratique

A l’issue du scrutin du 25 février 2007, d’aucun disait que le Sénégal venait de donner une fois de plus une leçon de démocratie à l’Afrique. La transparence des élections ne fait aucun doute et fut reconnu par tous les observateurs nationaux et internationaux présents au Sénégal.

Il me semble dés lors paradoxal qu’une partie de l’opposition sénégalaise manifeste cette volonté de vouloir obstruer l’évolution de notre démocratie, en jetant à la figure du citoyen cette ignominie qui consiste à fuir leur responsabilité. Et les raisons avancées en mon sens sont dénuées de fondement.

On nous parle de la refonte du fichier électorale. N’est ce pas ce même fichier qui a permis les présidentielles ? Et pourquoi ces derniers attendent que maintenant pour tirer la sonnette d’alarme ? Parler de fraude massive via ce fichier est une aberration et une grossièreté. Par delà les mots et les faits cet acte est inqualifiable car l’irresponsabilité en atteint son paroxysme. Rappelons seulement qu’il y’a des milliers de citoyens qui ont voté pour ces partis. Ils ont adhéré à un programme à des idées et soutenu des hommes à la tête de cette opposition. Le fait de boycotter équivaut en logique simple de dire à ces citoyens, qu’ils ne sont pas à même de défendre leurs intérêts malgré que ces derniers aient porté leur espoir à ces leaders de partis. C’est vraiment inconcevable ; et les enjeux sont moindres comparés à ce que requiert la gestion d’un Etat.

La gestion d’un Etat nécessite un contre pouvoir, mais avec l’acte posé par cette même opposition, qui je le signale, est sous l’emprise de leurs stricts intérêts particuliers, le pays risque de prendre une trajectoire unilatérale tant dans les prises de décisions et des lois qui seront votés au sein de l’assemblée nationale. La part de responsabilité de ces partis est grande pour la simple raison qu’ils seront absents de toutes les institutions pouvant contrôler l’exécutif.

La Vox populi qui s’est fortement exprimée lors des élections présidentielles se rend compte aujourd’hui qu’elle ne s’est pas trompée de choix en portant une nouvelle fois la coalition Sopi au pouvoir. Notre opposition a révélé au monde entier son sens de l’irresponsabilité et son désintéressement total de l’intérêt général du peuple sénégalais.

Nous sommes depuis le 19 mars 2000 un peuple qui aspire au changement par contre celui-ci réside dans les comportements et les mentalités. Seulement nous constatons avec dégout que les leaders de notre opposition nourrissent toujours une révérence traditionnelle pour le pouvoir et ont la difficulté de construire une notion du bien public, ce qui freine à tous égard l’évolution de notre démocratie.

Ibrahima MBODJ – Secrétaire général de l'UJTL de Lyon (*)

*UJTL : Union des Jeunesses Travaillistes et Libérales