Les discussions se sont tenues dans le cadre d'un colloque organisé conjointement par le bureau Afrique du Nord de la Commission économique des Nations Unies pour l'Afrique (CEA) et l'Union du Maghreb arabe (UMA), avec l'appui de la Banque islamique du développement (BID).
«Les femmes au Maghreb ne font pas face à des barrières légales en terme d'accès à l'activité économique? Mais les textes seuls ne suffisent pas et les femmes restent une ressource largement inexploitée», a indiqué la Directrice du Bureau sous-régional de la CEA en Afrique du Nord, Karima Ben Soltane, à l'ouverture des travaux du colloque.
Selon des études récentes du Bureau Afrique du Nord de la CEA, les femmes entrepreneurs constituent une catégorie émergente en Afrique du nord. Ainsi en Tunisie, le nombre des femmes entrepreneurs, évaluées à plus de 10.000 depuis 2004, a été multiplié par 40 depuis 1970.
Même si cette tendance commune à l'ensemble des pays de la sous-région révèle une plus grande égalité entre hommes et femmes en matière d'éducation et de formation, beaucoup reste à faire dans le domaine des opportunités économiques.
Selon Mme Bounemra Ben Soltane, «les femmes continuent d'avoir plus de difficultés d'accès au marché du travail et font face à bien des inégalités en termes de salaires, de conditions de travail, de statut et de responsabilités professionnelles».
Pour ce qui est du secteur informel où les femmes d'Afrique du Nord tiennent une place très importante grâce aux savoirs traditionnels et empiriques liés entre autres aux métiers du textile, de la vannerie, de la poterie et de la décoration, il est important de préserver ce capital culturel mais aussi de le faire évoluer pour l'adapter aux exigences sans cesse changeantes du marché, a-t-elle poursuivi.
Le colloque de Marrakech a offert l'occasion de définir, au-delà du rôle des femmes entrepreneurs dans le développement économique du Maghreb en général, des stratégies ciblées de valorisation dans le processus d'intégration économique sous-régional. Les discussions ont également porté sur l'utilisation des nouvelles technologies et sur l'appui que les institutions financières peuvent apporter à l'entreprenariat féminin maghrébin dans le contexte de la crise économique et financière actuelle.