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Echos de Bidon

par Akodien 27 Juillet 2007, 14:30 Africa & Diaspora showbiz

Akodians-997.jpgDédié à l’Afrique, le festival Afrikabidon est une rencontre (de plus) qui malgré son côté festif et folklorique très visible, contribue à faire connaître le continent au-delà des clichés et des malentendus dont il est trop souvent affaibli.

L’Afrique, ce continent, dont les immenses ressources ont été, sont et seront de plus en plus convoitées et pillées comme le chante en chœur avec Tiken Jah Fakoly, le public nombreux du stade municipal de Saint Marcel d’Ardèche, est dans le même temps considéré comme pauvre. De même qu’avec ses 800 millions d’individus sur un territoire de 30 340 000 km2, d’aucuns le pensent comme accablé d’une population en grand surnombre. Bien que parfaitement erronées, ces deux idées reçues sont bien établies dans l’opinion générale et continuent d’entretenir une ambiguïté préjudiciable à un examen objectif de la réalité africaine. L’Afrique n’est donc ni pauvre, ni surpeuplée et jouit en outre d’une population jeune. On peut alors se demander pourquoi, en dépit de ces trois facteurs favorables à une grande prospérité, le continent africain reste néanmoins le lieu de grandes indigences, de détresses multiformes, d’insuffisances et de pénuries alimentaires qui affectent de nombreuses populations. Abstraction faite de toutes les hypocrisies, cela est dû aux vicissitudes d’un ordre mondial qui a donné à l’argent les pleins pouvoirs sur toute la planète et le destin collectif de l’humanité. Il s’agit là d’une pseudo-économie dont la fonction dévoyée n’est pas de générer du bien-être équitablement partagé mais de servir l’avidité, l’insatiabilité, l’égoïsme, la malhonnêteté et le cynisme d’une minorité humaine au détriment du plus grand nombre.
Cependant, tous les constats négatifs transposables à tous les continents ne doivent pas occulter l’Afrique qui marche, qui résiste, qui crée, innove et propose. Appuyée sur son endurance au sein d’une tourmente politique, géopolitique, économique, écologique et sociale sans précédent, l’Afrique garde sa spécificité dans la configuration mondiale en grande mutation. Et il est fort probable que dans l’effondrement général d’une logique absurde, elle puisse garder ses forces vives que sont sa jeunesse et ses femmes que chante Ismaél Lô.
Avec une population à très forte majorité paysanne, l’Afrique recèle des valeurs et richesses culturelles encore vivantes, une vision originale du monde et un art d’être, de percevoir le temps et l’espace. Toutes ces valeurs sont inspirées par une civilisation agraire avec ses rythmes et ses cadences séculaires souvent incompatibles avec une modernité suractivée jusqu’à l’essoufflement pour le « temps-argent ».

Les rencontres d’Afrikabidon sont aussi diverses lieux de palabres où le débat s’ouvre et donne la parole aux africains eux-mêmes, avec le concours de ceux qui par leurs travaux, leurs réflexions, leurs engagements, leur passion ont acquis une légitimité à parler de l’Afrique. Idéalement, cela devra se faire avec toute l’objectivité possible, laissant à chacune et à chacun la possibilité de se faire sa propre opinion. L’immigration interne et externe aujourd’hui de grande amplitude est sujette de débats, de controverses et de positionnements nationaux et internationaux importants.

Cette initiative peut être un des fils rouges qui permettront de mieux comprendre la condition des populations africaines. Partant des causes et des conséquences de l’immigration, peut-être sera-t-il possible d’envisager des solutions à ce grave problème. Des alternatives existent, car il faudra bien - le réalisme et l’éthique nous en font obligation - construire un monde viable et vivable pour tous.
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