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Servilité africaine, férocité européenne

par Bacary Goudiaby 12 Juillet 2011, 05:30 Analyses & opinions

 Frontieres-africaines.JPGVeulerie, bassesse, servilité, platitude correspondent aux chefs d’États africains… L’ancien président brésilien Luiz Inácio Lula da Silva ne comprend pas les Africains. Récemment, il s’est rendu en terre africaine chez Obiang Nguema Mbazogo, le président du petit émirat africain de la Guinée équatoriale, lors du sommet de l’Union africaine.

«Suivant l’exemple de l’Amérique Latine, l’Afrique devrait décider de prendre sa vraie indépendance qui est aux mains des occidentaux», a-t-il martelé. Le continent Africain qui est riche de gisements divers, de minerais et de terre fertile, aurait en effet toutes les potentialités pour devenir la première puissance économique planétaire, mais elle est encore opprimée sous la coupole coloniale des grandes puissances de la terre. Mais, que se passe-t-il ? Rien. On lui impose une guerre en Libye qui risque à termes de déstabiliser toute l’Afrique et elle se tait. Du moins, ceux qui sont à la tête de ces États. D’autres reconnaissent même le CNT libyen. Une incongruité, une trahison.

 

L’intervention militaire scélérate de l’OTAN en Libye dure depuis plus de trois mois et demi. Chaque jour supplémentaire de bombardements contribue à grandir l’ampleur de la tragédie que représentent les massacres et les déportations des populations libyennes organisés par le régime fantoche de Benghazi, sans oublier les «dommages collatéraux» de l’OTAN qui font de plus en plus de victimes au sein la population de la région. L’Alliance atlantique «a bombardé plus que ce qui a été fait en Yougoslavie … et n’est pas une fin en vue pour le conflit». Lavrov a déclaré ensuite que trois mois que le conflit n’est pas considéré comme une solution à cause de l’intervention de la communauté internationale a décidé civils meurent des deux côtés du conflit. Or, l’Otan continue ses bombardements féroces. En ligne de mire: Mouammar Kadhafi. Quel est le crime dont il est accusé ? La «lobotomisation» des populations occidentales est tellement enfouie dans son subconscient qu’elle n’y voie que du rouge et gobe toute la propagandastaffel ambiante.

 

Les frappes de l’OTAN prétendent sauvegarder les droits des libyens. Au vu des résultats, non seulement cet objectif n’a pas été atteint, mais les frappes ont des conséquences désastreuses. L’intervention de l’OTAN va impliquer, bientôt, le retrait des observateurs internationaux (journalistes et autres). Elle va renforcer le courant nationaliste et réduire pratiquement à néant l’opposition démocratique qui doit pourtant exister. C’est le but, pour s’accaparer alors que le chaos a été installé, les richesses libyennes à vil prix ou gratuitement d’ailleurs. Le peuple libyen le comprendra probablement bien tard, lorsque le régime Kadhafi sera anéanti. Nous n’en sommes pas encore là. L’intervention de l’OTAN est entrain de faciliter l’intensification de la purification ethnique de la part des renégats de Benghazi qui s’en prennent aux populations noires libyennes. Les destructions d’infrastructures civiles (ponts, raffineries, réseau électrique, etc.) de la Libye constitueront pendant de nombreuses années un facteur d’instabilité pour toute l’Afrique, dont les populations sont les premières victimes.

 

Ensuite, ce voile humanitaire masque la responsabilité des gouvernements des pays de l’OTAN dans l’embrasement probable de l’Afrique où, les autres rebellions armées se verront pousser des ailes. La Libye par le biais de Mouammar Kadhafi contribuait peu à peu à briser le coup au joug des politiques du Fond monétaire international (FMI) et la Banque Mondiale (BM), qui contribuent à l’aggravation de la situation économique de l’Afrique…

Une étude commandée par la chaîne qatari Al Jazeera révèle que la Libye, sous l’impulsion de Kadhafi, est devenue le pire cauchemar des pays occidentaux en Afrique, notamment avec la montée en puissance de Oil Libya, dont le réseau de stations-service a explosé de 596% en cinq ans sur le continent, au détriment de Shell, (notamment au Sénégal du supporter des renégats de Benghazi, Abdoulaye Wade) dont elle a racheté les droits, de ExxonMobil ou de Total. Certains dirigeants africains veulent la chute de Kadhafi pour faire main basse sur ces biens.

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