Le 7 janvier 2015, la rédaction de Charlie Hebdo était frappée par un attentat tragique, suivi les jours suivants par des attaques à Montrouge et dans un supermarché Hyper Cacher. Dix ans après, le peuple de France s’unit dans le cadre du souvenir des attentats de "Charlie Hebdo", avec le soutien de la communauté internationale.
L’émotion est toujours forte et on le comprend. Les médias semble jouer le rôle qui est le sien dans ce genre de situation extrême. Mais... Il y’a un "Mais". Ce genre de moment est parfois choisi par certains médias pour exceller dans un mélange des genres.
Quelques intervenants sur des plateaux, au milieu des réactions très émues se livrent à quelques saillies concernant un communautarisme auquel aurait participé une certaine gauche en ces termes: "Je pense, malgré tout, qu'il est possible, encore aujourd'hui sous le coup de la colère - parce que moi aussi, j'ai de la colère et de la tristesse - de faire le procès de ce communautarisme qui s'est développé dans l'aveuglement très général, en l'occurrence de LFI qui l'a parrainé. Et je pense qu'il est temps aujourd'hui de se rendre compte de ces mensonges successifs, de ces mensonges d'Etat qui disent que tout est sous contrôle. Eh bien non. Pour ensuite renchérir: "une contre-société a émergé" et que l'extrême gauche cautionne dans sa conquête d'un certain électorat.
On peut également entendre d'autre propos plus saugrenus: "Il faudrait également et urgemment que manifestent aujourd'hui les Français musulmans qui, évidemment, ne se reconnaissent pas dans cet attentat terroriste, sinon on va craindre effectivement les amalgames". Des propos qui font froid dans le dos en ce sens qu'ils laissent entendre que ces Français musulmans adhèreraient à cette folie terroriste.
De tels propos d’un autre âge ne laissent pas certains français indifférents:
"Quand j'entends dire qu'on somme les musulmans de se désolidariser d'un acte qui n'a rien d'humain, oui, effectivement, je me sens visée. J'ai le sentiment que toute ma famille et tous mes amis musulmans sont mis sur le banc des accusés" réagi une jeune femme abordée à l'arrêt d'un bus.
"Pourquoi sommes-nous toujours assignés à devoir montrer de manière ostentatoire que nous n'avons rien à voir avec ça renchéri sa copine extrêmement choquée, qui souffle dans ses mains en quête de chaleur.
Espérant retrouver le calme, après une course, un jeune livreur sur sa moto ne put s'empêcher de lâcher: "Je suis atterré qu'on soit toujours dans un processus d'opposition chaque fois qu'il s'agit d'actes odieux. Mais Monsieur, l'immense majorité de la communauté musulmane est exactement comme tout le monde. Nous sommes même parfois victimes plus que les autres.
Un monsieur élégant avec une fine barbe blanche interrogé dans le tram en direction de la grande mosquée de Bron soupire: "Est-ce que, dans votre immense sagesse, vous pourriez me dire ce qu'est l'islam radical et (...) de manière chiffrée, ce que vous pensez être l'islam radical dans la communauté musulmane française?"
Je reviens sur ces réactions de citoyennes et de citoyens pour relever un certain état d’esprit en France. Depuis un certain temps, on note l’infusion d’un certain discours nauséabond qui veut que "tous les musulmans soient des terroristes". Il faut savoir raison garder. Les citoyens français ou les résidents français de confession musulmane sont dans leur très large majorité meurtris comme la plupart par les images qu’ils découvrent sur les chaines d’information. Ils se sentent aussi concernés. Donc on ne peut doit pas les enfoncer dans une stigmatisation puérile. Il ne faut pas dans ce moment où tout le monde appelle à l’union nationale, que des oiseaux de mauvaise augure tente de trouver des coupables "au pull-over rouge".
Pour cela, il faudrait aussi mettre en lumière la colère de ceux-la même qu’on n’hésite pas à accuser "orbi et urbi" à la face du monde. On oublie de citer ces imams de France qui qualifient les victimes de ces assassinats odieux de "martyrs de la liberté". D'ailleurs pour rappel, à l'occasion de la commémoration de ces dix ans des attentats de 2015, on ne souvient même plis que le policier abattu par les deux terroristes en face des locaux du journal attaqué était ... musulman!
En France on nous a habitué à un discours estampillé "Républicain". C’est à dire qui reconnaît qu’une seule communauté: La République. Mais parfois on se laisse aveugler par une stigmatisation blessante, injuste et facile. Du coup on crée une fissure sur le pare-brise de la cohésion nationale. Et que, comme la majorité des personnes qui dix ans après souffrent dans leur chair, nous sommes toujours "Charlie" mais pas "Oncle Tom".