Les souvenirs de mon royaume d'enfance me renvoient ce fameux dicton que nous aimions à balancer quand on "héritait" d'un bien mal acquis: "Bateau passe, bateau costé".
Et il semble que lorsqu'on hérite de Sarkozy, on ne s'arrête pas qu'à la femme. "Les journalistes Africains n’ont pas le niveau". C’est le gourou d’Ali Bongo, Richard Attias, qui l’affirme, rejoignant ainsi l’homme qui lui a cédé son épouse, Nicolas Sarkozy, dans l’exercice de l’insulte aux Africains, sur leur terre, en leur prenant leur argent.
Wallay; ça il faut vraiment le faire. Pour rappel Sarkozy avait affirmé à Dakar que l’Africain n’était pas suffisamment entré dans l’histoire, dans une allocution émaillées de clichés racistes. Face à cet affront, de prestigieux intellectuels venant de différents pays africains, publièrent un ouvrage dont le titre est: "L'Afrique répond à Sarkozy" : Contre le discours de Dakar, dans lequel ils dénonçaient ce discours arrogant, paternaliste, néocolonialiste, fumeux, archaïque, ringard et démagogique. Ces intellectuels refusaient à Sarkozy de venir en Afrique prononcer un discours fait d'appréciations erronées sur les africains. Ils lui répondirent dans un exercice magistral de dignité humaine. Voici qu’à Libreville, Richard Attias s’est permis d’affirmer que les journalistes Africains n’étaient pas au niveau. La première réflexion primaire et presque barbare qui me vient à l’esprit est la suivante: "Qu’est-ce qu’Attias connait du journalisme?" Comme le firent ces intellectuels qui répondirent à Sarkozy, cette insulte aux journalistes Africains par Attias doit recevoir quelques bonnes répliques. Je me permets de jeter la première pierre.
L’Afrique est un énorme continent qui fait 30 millions de Kilomètres carrées, et est beaucoup plus grand que les États-Unis, la Chine, l’Inde et l’Europe Occidentale, réunies. L’Afrique compte 53 pays et des dizaines de milliers de professionnels en tout genre; des médecins, de ingénieurs, des enseignants et… des journalistes, beaucoup de journalistes. Sur quelle base repose l’assertion de Richard Attias que les journalistes Africains n’ont pas le niveau? Et ce fameux niveau, Attias le mesure comment? Attias a-t-il une connaissance du journalisme Ghanéen, Nigérian, Malgache, Sud-Africain ou Kenyan? Ce blog peut informer Richard Attias que le continent Africain regorge de journalistes compétents, ayant une maitrise intellectuelle de leur sujet et ne correspondant pas du tout à la description qu’en fait Richard Attias.
Le journalisme est un métier important dans une société, une vocation. Ce n’est pas pour rien qu’on le nomme communément le "quatrième pouvoir", en plus des trois premiers qui furent identifiés par Montesquieu, l’exécutif, le législatif et le judiciaire. En démocratie, le journalisme joue un rôle capital dans la défense des libertés. Mais naturellement, le journalisme n’est qu’un métier comme les autres, en ce sens qu’il existe d’excellents journalistes comme il existe de bons courtisans et d’excellents porteurs de valises; et il en existe aussi malheureusement de moins bons, des minables. Le rôle du journaliste est de véhiculer l’information; de fournir l’information . Ce travail consiste donc à relever des faits, des idées, des opinions puis à les analyser et à les synthétiser avant de les présenter à l’auditoire. Ainsi vu, le journalisme est assez proche de la fonction de professeur, du rôle de formateur, car il permet à ses lecteurs, auditeurs et spectateurs de connaître des faits qui vont les aider à comprendre le monde dans lequel ils vivent. Sur ce point, chers lecteurs, permettez-moi de vous rassurer avec certitude et conviction: l’Afrique en général, et le Gabon en particulier, ont des journalistes d’excellence qui remplissent pleinement cette mission.
L’Afrique n'est certes pas le continent le plus avancé technologiquement. Les Africains ne sont certes pas les plus riches par tête d’habitant, mais cela ne doit pas laisser croire que les Africains acceptent de se laisser insulter chez eux, par n’importe qui. Il y a, c’est vrai, des journalistes Africains lamentablement minables; nous en avons ici et là dans divers pays d'Afrique. Mais l’excellence journalistique est aussi évidente en Afrique, pour qui se donne la peine de lire la presse Africaine. Je comprends que monsieur Attias n'ait pas le temps de la lire puisqu’il passe le plus grand de son temps à chanter les louanges de tel ou tel "bienfaiteur".
Il y a de grands quotidiens en Afrique qui font un travail d’information remarquable. Les publications du continent Africain sont largement du niveau journalistique des meilleurs quotidiens occidentaux et ont des staffs negro africains. On ne peut donc pas dire que leurs journalistes manquent de niveau. La majeur partie des journaux Africains jouent pleinement leur rôle dans la fourniture d’une information de qualité. Mais on ne peut pas leur demander de plaire à "missié" Attias.
Quand Attias dit que les journalistes Africains ne sont pas au niveau, lit-il vraiment les journaux africains en dehors du giron de ses "amis" chefs d'état? Est-il capable de démontrer que leur contenu soit en deçà des attentes qu’on devrait avoir à ce niveau? Mais nous soupçonnons le courroux d’Attias envers le journalisme Africain d’avoir son origine dans le rejet de son New York Farine Africa par une grande partie de ces journalistes qui connaissent bien les problèmes de l’Afrique et savent que ce n’est pas en amenant des célébrités se faire photographier avec Ali Bongo, qu’on développera ce continent. Des charlatans, des faiseurs de miracle il y en a beaucoup eu en Afrique. L'Afrique est peut-être mal partie, mais les Africains eux sont aujourd'hui à l'heure de la mondialisation. plus personne ne peut venir leur vendre des rêves absurdes.
A bon entendeur...