Dame Démocratie a du pain sur la planche en Afrique!

Engagés dans la plupart des pays au forceps, les processus démocratiques sont plus que jamais à la peine. Plus de dix Etats sont supposés organiser des élections présidentielles au cours de cette année 2011. Rien qu’à regarder l’issue peu reluisante des scrutins, en voie ou déjà tenus, on se demande bien ce que tout cela réserve au continent. En tout cas, le constat est sans équivoque: les consultations électorales sont loin d’être intégrées dans la conscience collective comme la voie royale vers une conquête apaisée et surtout consensuelle du pouvoir d’Etat.

Au Bénin où la Cour constitutionnelle vient de valider les résultats de la présidentielle du 13 mars donnant vainqueur le président sortant dès le premier tour, l’opposition très remontée n’a pas encore dit son dernier mot. Du reste, les principaux challengers du Dr. Thomas Yayi Boni contestent le verdict des urnes. Le Bénin semble désormais hanté par le syndrome de crise postélectorale.

Au Tchad du président Idriss Déby-Itno, ses opposants ont déjà enfourché la trompette de la dénonciation d’une «mascarade électorale» avant même le scrutin présidentiel prévu pour le 24 avril prochain. Mieux, Saleh Kebzabo, Wadal Abdelkader Kamougué et Ngarlejy Yorongar appellent les Tchadiens au boycott du vote. Preuve qu’ils ne croient pas à la sincérité du scrutin à venir. Cette levée de boucliers anticipée va-t-elle empêcher le président sortant d’aller à cette élection? Rien n’est moins sûr.

Heureusement que les Nigériens viennent de donner la preuve qu’on peut encore croire aux vertus des élections en Afrique. Mais dans l’ensemble, on est loin du compte qui rassure. Sur les chemins tortueux de la démocratie africaine, on a indéniablement encore du pain sur la planche!