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La fin d'une "barbarie"

par Akodien 18 Juin 2007, 11:54 Dossier de la semaine

portrait-vieille-femme-mali.jpgLes mutilations génitales féminines (GMF) sont pratiquées dans 28 pays du monde, sous une ou plusieurs formes, principalement en Afrique mais aussi au Sultanat d’Oman, au Yémen et aux Emirats arabes unis. Des délégués de 28 pays africains, arabes et méditerranéens se sont donnés rendez-vous au Caire, du 21 au 23 juin, pour une consultation d’experts afro-arabes. Le thème de cette rencontre internationale : " Normes législatives pour la prévention des mutilations génitales féminines ". En d’autres termes : faire en sorte que des lois régissent dans chaque pays la pratique de l’excision dont les conséquences physiques et sanitaires peuvent être très graves.

Le nombre de femmes et de petites filles mutilées tourne autour des 130 millions, principalement en Afrique et dans le monde arabe, et chaque année, environ 2 millions de fillettes et de jeunes filles sont exposées au risque de mutilation. " Nous sommes déterminées à nous battre contre ce problème et à assurer un avenir meilleur à nos filles ", a déclaré Suzanne Moubarak, première dame d’Egypte, à l’ouverture de la conférence. " L’excision a un impact très négatif sur la santé psychologique et physique des fillettes. Nous devons adopter une législation claire et précise qui permette de combattre ce mal. Ce sera un premier pas même si les lois ne mettront pas un terme définitif à cette pratique. "

Tradition obsolète
De fait, les législations nationales, notamment dans les pays africains, n’en sont pas toutes au même stade en ce qui concerne la lutte contre l’excision. Ainsi, le Mali espère que sa présence au Caire fera avancer les choses. Comme l’explique Yacouba Maïga, chargé de programme à l’Association malienne pour le suivi et l’orientation des pratiques traditionnelles (Amsopt) : " Cette réunion du Caire est très importante. Elle doit permettre une uniformisation des législations dans les pays. Notre directrice, Kadidja Sidibé, participe au débat et nous avons tenu également à ce que le Mali soit représenté politiquement par le député maître Demba Traoré. Nous espérons ainsi accélérer l’adoption par l’Assemblée nationale malienne d’un projet de loi sanctionnant l’excision ".

La rencontre, initiée par le Conseil national pour la femme et l’enfant basé dans la capitale égyptienne suscite donc bien des espoirs. Pour Mouchira Khattab, sa secrétaire-générale : " L’excision est une tradition obsolète, qui n’est pas requise par la religion. Notre challenge est de stopper ce transfert de pratique à la prochaine génération ". Heureuse que ce sujet, longtemps tabou en Egypte, soit débattu publiquement, elle affirme : " Le mur du silence vient de tomber. Le débat national sur les mutilations génitales féminines vient de commencer. "

Début de prise de conscience
 Des imams et érudits musulmans kényans ont déclaré dimanche à Mombasa que la religion islamique abhorre les mutilations génitales féminines (MGF), qui d'après eux, continuent à être pratiquées malgré leur interdiction dans le pays. S'exprimant lors d'un symposium de trois jours dans la ville portuaire de Mombasa, des universitaires ont noté que le fait que des femmes musulmanes subissaient cette excision, ne signifiait pas que la religion approuvait ce rite.

Le secrétaire-général du Conseil suprême des Musulmans kényans (Supkem), Mohammed Dor, a dit que l'Islam n'était pas favorable aux MGF et a demandé leur abolition.

"Les informations que nous reçevons donnent l'impression que l'Islam admet l'excision. Nous voulons dissiper les sous-entendus religieux concernant cette pratique. L'impression que l'Islam autorise les mutilations génitales féminines est déplacée et c'est pourquoi ce symposium est organisé pour présenter une position commune concernant cette affaire" a expliqué M. Dor.

Il a ajouté que l'Islam ne défend pas l'excision, en insistant sur le fait que ce rite est un problème culturel et non religieux.

Les mutilations génitales féminines, largement pratiquées par les tribus nomades au Kenya, restent une question de santé et une question culturelle sensibles dans le pays. Bien qu'elles soient interdites, elles constituent toujours un rite de passage collectif chez les bergers nomades, qui forment aussi l'essentiel des fidèles musulmans dans ce pays d'Afrique de l'Est.

Les universitaires musulmans et imams ont insisté qu'il ne faut point associer ces pratiques à la religion.
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